L'exérèse désigne un geste de chirurgie ou de petite chirurgie. Elle consiste à retirer un tissu comme un grain de beauté, un corps étranger, une tumeur voire même un organe.
Quelle est son utilité et quels sont les différents types d'exérèse ? Nous faisons le point ensemble.
Exérèse : quel est son but ?
Le médecin propose l'exérèse de la lésion lorsque le traitement médicamenteux ne suffit pas. L'exérèse concerne essentiellement trois types de maladies : infectieuses, tumorales ou cancéreuses :
- Pour un foyer infectieux persistant, on a parfois recours à une exérèse (exérèse des amygdales lors d'angines à répétition).
- Les tumeurs bénignes nécessitent une exérèse car elles sont susceptibles d'évoluer en cancer (polype intestinal détecté lors d'une coloscopie).
- Dans la grande majorité des cas, la chirurgie fait partie du plan de soin des cancers, qu'ils soient localisés ou déjà métastatiques (exérèse de la glande mammaire dans le cancer du sein).
Différents types d'exérèse
On définit trois types d'exérèse.
L'exérèse radicale consiste à retirer complètement un organe et toute entité organique concernée par la maladie. Elle est surtout utilisée pour les cancers dans un souci de sécurité carcinologique optimum :
- elle n'est pas toujours possible mais lorsqu'elle l'est, elle assure un meilleur pronostic de la maladie ;
- elle permet de se passer de thérapeutiques complémentaires telles que la chimiothérapie dans certains cas ;
- elle est parfois mutilante : pour un cancer de l'os, l'exérèse radicale permet de limiter les risques de rechute (le patient devra accepter en contre-partie, une prothèse osseuse).
Bon à savoir : la sécurité carcinologique signifie que l'on essaie de minimiser au maximum le risque d'extension ou de récidive du cancer.
L'exérèse large comprend l'exérèse de la lésion elle-même et de tissu sain situé au contact. L'organe est amputé d'une portion de tissu. On pratique l'exérèse large par exemple pour les nodules cancéreux du poumon ou les grains de beauté :
- elle concerne également les cancers ;
- elle est indiquée lorsque l'extension du cancer peut être contrôlée par des thérapies adjuvantes ;
- elle est moins mutilante que l'exérèse radicale ;
- c'est un bon compromis entre sécurité carcinologique et résultat fonctionnel.
Bon à savoir : l’intervalle de tissu sain autour de la lésion s'appelle marge de sécurité.
L'exérèse marginale est une exérèse très proche de la taille lésionnelle qui, en un point au moins, est au contact de celle-ci :
- elle concerne certains cancers entourés de vaisseaux par exemple ;
- elle a une faible sécurité carcinologique, elle nécessite donc d'être encadrée par des traitements adjuvants ;
- l'exérèse incomplète ou réduction du volume tumoral laisse un résidu de tumeur macroscopique ;
- elle est rarement indiquée en cas de tumeur à évolution lente à proximité d'une structure organique saine, gênée par le volume de la tumeur ;
- ce type d'exérèse nécessite une surveillance au long cours particulièrement rapprochée ;
- quelle qu'elle soit, l'exérèse s'intègre dans un protocole de soins spécialisés avec un médecin référent.
Bon à savoir : macroscopique signifie visible à l’œil nu.
Anatomo-pathologie : qu'est-ce que c'est ?
L'anatomo-pathologie consiste à observer les tissus et cellules du tissu prélevé, à l'aide d'un microscope :
- On le pratique systématiquement dans le cadre d'une chirurgie d'exérèse. Il est également réalisé sur des prélèvements plus petits, à visée diagnostique appelés biopsies.
- Le compte-rendu anatomo-pathologique est capital dans la prise en charge de la maladie. Il renseigne plusieurs items :
- diagnostic : détermine la nature lésionnelle (infection, maladie inflammatoire, cancer...) ;
- pronostic : détermine jusqu'où les cellules sont malades (l'examen anatomo-pathologique permet de définir le type et le stade d'un cancer) ;
- thérapeutique : précise les caractéristiques des cellules comme la présence de récepteurs hormonaux, prédictives de réponse à certains traitements.
Bon à savoir : les biopsies sont pratiquées dans les premiers temps du diagnostic d'un cancer mais également dans le cadre de maladies inflammatoires comme la sarcoïdose ou infectieuses (tuberculose).