Immunothérapie cancer de la peau

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L'immunothérapie du cancer de la peau permet un traitement original de la maladie en stimulant le système de défense de l'organisme. Elle figure parmi les méthodes curatives au même titre que la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie ou la greffe de peau. Toutes ces techniques cherchent également à empêcher tout récidive.

Bon à savoir : le mélanome métastatique a été le premier cancer à bénéficier de l’immunothérapie.

Quand l'immunothérapie est-elle conseillée pour traiter un cancer de la peau ?

L'immunothérapie est une approche visant à traiter les cancers en stimulant les défenses immunitaires de l'organisme. Dans le cadre du traitement du cancer de la peau, on emploie l'interféron alpha (voire des interleukines 2). Généralement, ce traitement est instauré pour soigner :

En revanche, l'immunothérapie est contre-indiquée chez les patients qui souffrent de :

  • maladies auto-immunes ;
  • ou de pathologies psychiatriques avec une tendance dépressive.

En quoi consiste le traitement immunothérapeutique du cancer de la peau ?

Pour une meilleure efficacité, on combine généralement l'immunothérapie à la chirurgie. Le traitement immunothérapeutique intervient immédiatement après la chirurgie et se poursuit pendant plus d'1 an.

Processus de l'immunothérapie

La technique de l'immunothérapie consiste essentiellement à injecter sous la peau (ou en intraveineuse) de l'ipilimumab, un interféron alpha capable d'activer les cellules déficientes du système immunitaire. On procède à :

  • en cas de cancer de la peau de stade I ou II, 3 injections sous-cutanées à faible dose 3 fois par semaine pendant 18 mois ;
  • en cas d'atteinte ganglionnaire, des perfusions intraveineuses à haute dose 5 jours par semaine pendant 1 mois, puis à dose moyenne en injections sous-cutanées 3 fois par semaine pendant 11 mois.

Grâce à l'ipilimumab, on obtient environ 25 % de récidives en moins. Cet agent immunothérapeutique permet donc de contrôler la tumeur chez les patients atteints de mélanome métastatique. Combiné à une chirurgie chez les patients à risque de rechute, il permet d'obtenir un taux de survie globale de 65,4 % à 5 ans.

Alors que l'ipilimumab inhibe le récepteur CTLA-4 qui freine la réponse immunitaire, le nivolumab, développé depuis peu, s'attaque quant à lui à la molécule PD-1 des cellules cancéreuses de façon à les faire régresser.

Par ailleurs, une nouvelle molécule anti-PD1 a fait son apparition : le pembrolizumab. Pris pendant deux ans, ce traitement maintient en vie 98 % des patients atteints de mélanome métastatique pendant au moins 9 mois après l'arrêt du traitement, dont 91 % sans progression de la maladie.

Le Keytruda® (pembrolizumab) dont l’injection coûte 5 200 € en France est désormais remboursé par l’Assurance maladie dans le cadre du traitement du mélanome avant chirurgie (et de trois autres indications : le cancer du poumon bronchique à petites cellules (CBPC) même en l’absence de métastase, le cancer de la vessie et le lymphome de Hodgkin en cas d’échec thérapeutique – associé à la chimiothérapie, il a montré son efficacité sur la survie globale et la survie sans progression dans les cancers du col de l’utérus persistants, récidivants ou métastatiques).

Attention : jusqu'à 27 % des patients traités par une immunothérapie ciblée anti-PD-1 présentent, entre 3 jours et 13 mois après l’initiation du traitement, une toxidermie lichénoïde (éruption de papules squameuses, localisées ou diffuses sur le tronc et les extrémités, voire des lésions au niveau de la muqueuse de buccale).

Contraintes de l'immunothérapie

L'immunothérapie présente, toutefois, 2 types de contraintes :

  • Ce traitement (si on excepte le pembrolizumab qui fait encore l'objet de recherches) n'a aucune incidence sur la durée de vie globale des patients. On a toujours une mortalité élevée :
    • 50 % des patients décèdent au bout d'1 an,
    • la survie à 3 ans est de 22 % et à 5 ans de 20 % (les survies les plus longues étant de 10 ans).
  • Par ailleurs, ce médicament est toxique et entraîne des effets secondaires non négligeables que le patient doit connaître :
    • syndrome grippal,
    • perte d'appétit,
    • importante fatigue,
    • dépression,
    • troubles digestifs, thyroïdiens et sanguins, etc.

Bon à savoir : des essais sont en cours pour associer 2 agents immunothérapeutiques avec des résultats prometteurs de 94 % de survie globale à 1 an et de 88 % à 2 ans, mais avec des effets indésirables encore plus graves (dont des perforations intestinales).

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