Diagnostic cancer de la peau

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Un médecin explique l'opération à sa patiente
 

Le diagnostic du cancer de la peau poursuit plusieurs objectifs : identifier le type retrouvé (carcinome basocellulaire, carcinome épidermoïde ou mélanome), en déterminer le stade et élaborer un plan de traitement. L'observation des symptômes et un dépistage régulier restent des gestes nécessaires afin de mener un diagnostic précoce.

Diagnostic du cancer de la peau : le passage obligé chez un dermatologue

La première observation de ce qui se révélera peut-être être un cancer de la peau est souvent faite soit par le patient, soit par son médecin. Une lésion cutanée suspecte doit amener le patient à consulter un dermatologue, ce spécialiste du cancer de la peau étant le plus à même de l'étudier plus en profondeur.

Certains patients sont déjà régulièrement suivis par un dermatologue :

Mais toutes les personnes doivent se rendre chez leur dermatologue pour effectuer un contrôle (prévoir un délai de deux mois avant d'obtenir un rendez-vous). C'est notamment essentiel pour les personnes possédant un phototype I ou II, considérées comme des sujets sensibles.

Bon à savoir : avant de se rendre chez un dermatologue pour un examen, il est préférable de ne pas être maquillé, de ne pas avoir mis de vernis à ongles et dans l'idéal, de n'être pas trop bronzé.

Les étapes de l'examen chez un dermatologue

Lorsque vous vous rendez chez votre dermatologue afin de faire un examen de votre peau, celui-ci se déroulera en 3 temps : l'anamnèse, l'examen visuel et les résultats.

Anamnèse

L'anamnèse désigne l'entretien avec le patient et constitue la première étape de l'examen de la peau. Le dermatologue s'intéresse au patient afin :

  • d'identifier d'éventuels facteurs de risque du cancer de la peau (antécédents personnels ou familiaux de mélanome, par exemple) ;
  • de lui demander s'il présente des symptômes cutanés particuliers.

Examen de la peau

Dans un deuxième temps, le dermatologue examine la peau du patient (ainsi que le cuir chevelu) afin de repérer des taches ou des grains de beauté suspects. Il portera également une attention particulière à la lésion ayant amené le patient à consulter.

Pour procéder à cet examen, le dermatologue dispose d'outils de visualisation :

  • un dermatoscope (ou parfois un stéréo-microscope ou un vidéo-dermatoscope) qui permet :
    • d'observer les lésions à travers la première épaisseur de l’épiderme (grâce à un très fort grossissement et une forte lumière),
    • de retrouver des modifications qui ne sont pas visibles à l’œil nu ;
  • une lumière de Wood, une lumière ultraviolette qui met en évidence la pigmentation de la peau et qui, en cas de mélanome, permet de déterminer son étendue.

Chez les patients à haut risque (ayant un nombre de grains de beauté élevé), le dermatologue peut avoir recours à la photographie séquentielle du corps entier.

Enfin, la microscopie laser confocale peut être utilisée pour une évaluation plus approfondie des lésions cutanées pour lesquels il persiste un doute clinique ou après analyse dermoscopique.

À noter : parfois l'examen de certaines muqueuses (bouche, organes génitaux) est aussi nécessaire.

Résultats de l'examen

Les examens précédents auront permis au dermatologue de se faire une idée sur les lésions de la peau observées. À partir de ce constat :

  • Soit il suspecte un mélanome ou un autre cancer de la peau et une biopsie (prélèvement d'une partie de l'élément suspect en vue d'un examen en laboratoire) doit être réalisée pour confirmer le diagnostic.
  • Soit il ne remarque rien d'anormal :
    • S'il estime que le patient présente des risques de cancer, il lui proposera des contrôles réguliers afin de :
      • s'assurer qu'aucun cancer ne se développe,
      • ou, si c'est le cas, déceler le plus rapidement possible la maladie.
    • S'il estime que le patient ne présente pas de risque particulier de développer un mélanome, il se contentera de lui donner quelques conseils, notamment en ce qui concerne la protection solaire et les gestes de prévention à adopter.

Diagnostic du cancer de la peau : le cas de l'exérèse suivie d'un examen anatomopathologique

En cas de forte suspicion de cancer de la peau, le diagnostic doit être confirmé par une biopsie. Le dermatologue va donc réaliser une exérèse de la lésion, c'est-à-dire qu'il va la retirer, lors d'une petite intervention chirurgicale, et l'envoyer à un laboratoire pour qu'elle soit analysée.

Exérèse diagnostique

Réalisée sous anesthésie locale, l'exérèse diagnostique est une petite intervention d'une demi-heure effectuée en ambulatoire (la personne rentre chez elle le jour-même). Au cours de cette opération :

  • L'ensemble de la lésion cutanée est retirée, la découpe de la peau (épiderme, derme et hypoderme) passant à au moins 2 mm de ses bords.
  • L'incision est ensuite suturée.

Examen anatomopathologique

L'examen anatomopathologique intervient juste après l'exérèse diagnostique. Il est réalisé par un laboratoire spécialisé qui va étudier de près le prélèvement afin de déterminer s'il s'agit ou non de tissus cancéreux. Cette étude est indispensable pour poser le diagnostic de cancer de la peau de façon définitive.

C'est également au cours de cette analyse qu'il est possible de déterminer précisément le type de cancer de la peau dont il s'agit :

  • carcinome basocellulaire ;
  • carcinome épidermoïde ;
  • mélanome superficiel extensif (noté SSM sur la feuille de résultats) ;
  • mélanome nodulaire (noté NM) ;
  • mélanome de Dubreuilh (noté LMM) ;
  • mélanome acro-lentigineux (noté ALM).

Par ailleurs, le stade du cancer peut être déterminé selon 2 critères :

  • l'indice de Breslow (mesurant l'épaisseur en millimètres) ;
  • en tenant compte de la présence ou non d'une plaie cutanée (ulcération).

Bon à savoir : l'examen anatomopathologique indique également si le mélanome a été enlevé dans sa totalité et, si ce n'est pas le cas, il précise s'il reste des cellules tumorales latéralement, en profondeur ou les deux.

Résultats de l'examen

Les résultats de l'examen sont adressés au spécialiste et viennent éventuellement confirmer la présence d'un cancer cutané. Si tel est le cas :

  • Un nouvel examen clinique complet est réalisé afin de s'assurer que le cancer est localisé et non étendu.
  • Le médecin va également palper les ganglions lymphatiques voisins pour s'assurer qu'il ne s'agit pas d'un cancer de la peau métastasé.

Une seconde intervention chirurgicale est alors programmée afin de compléter l'exérèse (on la nomme alors « exérèse élargie » car elle déborde de 1 à 3 mm autour de la tumeur). Il s'agit cette fois d'une intervention à visée thérapeutique.

Diagnostic du mélanome grâce à son odeur

En cas de cancer de la peau, et notamment de mélanome, l'odeur des composés organiques volatiles produits par l'organisme change. C'est à partir de ce constat que l'idée de se servir de cet élément comme outil diagnostic a germé.

Pour tester ce concept, des scientifiques on eu recours à un chien (un labrador). En effet, le chien sent de un million à cent millions de fois mieux que nous (en fonction de sa race). Ainsi, après l'avoir éduqué pendant plus d'un an à reconnaître l’odeur du mélanome, ce chien est parvenu à en détecter 9 sur la vingtaine de tests réalisés, soit un taux de réussite de 45 %.

Pour les chercheurs, ces bons résultats valident la possibilité de mieux détecter les mélanomes en se basant sur les odeurs spécifiques qu'ils dégagent. Des travaux vont donc être poursuivis dans ce sens.

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