Carcinome basocellulaire

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Gros plan sur une peau ridée Thinkstock
 

Parmi les types de cancer de la peau, le carcinome basocellulaire se place en tête des tumeurs cutanées les plus courantes. Viennent ensuite le carcinome épidermoïde, le mélanome et sa forme grave, le cancer de la peau métastasé.

Carcinome basocellulaire : un cancer de la peau fréquent, mais de bon pronostic

Le carcinome basocellulaire est le cancer de la peau le plus fréquent. En effet, selon les statistiques, il représente à lui seul :

  • au moins 70 % des cancers de la peau ;
  • 15 à 20 % de tous les cancers avec une incidence de 7/10 000 en France.

En guise de comparaison en matière de fréquence, les carcinomes épidermoïdes représentent environ 20 % des cancers de la peau et les mélanomes les 10 % restants.

Les carcinomes basocellulaires sont des cancers de bon pronostic (près de 100 % de chances de guérison), car ils sont peu agressifs. C'est le type de cancer de la peau :

  • le moins grave en raison de son évolution lente et localisée à la peau ;
  • dont la mortalité est la plus faible de tous (moins de 1 ‰).

Par ailleurs, les carcinomes basocellulaires ne donnent presque jamais de métastase (0,01 % des cas). Néanmoins, on remarque que :

  • Il est possible d’être atteint de plus d’un carcinome basocellulaire à la fois.
  • Ces carcinomes sont susceptibles de récidiver localement en cas de traitement chirurgical incomplet (si toute la tumeur n'a pas été correctement retirée).
  • Ils peuvent aussi envahir localement les tissus et entraîner leur destruction.

Caractéristiques du carcinome basocellulaire

Comme son nom l'indique, le carcinome basocellulaire fait son apparition dans les cellules basales de la peau, celles qui se trouvent, selon l'anatomie de la peau, dans la couche profonde de l'épiderme.

Ce type de carcinome présente les caractéristiques suivantes :

  • Il fait systématiquement son apparition chez des personnes de plus de 40 ans ; l'âge moyen au moment du diagnostic du cancer de la peau étant généralement de 60 ans.
  • Il concerne principalement les personnes à la peau claire, possédant des facteurs de risque plus élevés.
  • Enfin, il touche autant les hommes que les femmes.

Si les carcinomes basocellulaires sont rares chez les personnes à la peau noire, c'est :

  • d'une part, en raison de la protection naturelle dont elles disposent face au rayonnement solaire (leur facilité de bronzage jouant le rôle de protection) ;
  • d'autre part, en raison de leur faible pilosité (rareté des poils) dans les régions du visage exposées au soleil.

Localisation du carcinome basocellulaire : les zones exposées au soleil

Le développement des carcinomes basocellulaires est lié à une exposition solaire intense et répétée. Ainsi, même si des symptômes peuvent apparaître n'importe où, ils concernent essentiellement les régions exposées :

  • la tête et le cou dans 82 % des cas ;
  • le visage uniquement dans 75 % des cas ;
  • le tronc uniquement dans 12 % des cas ;
  • les avant-bras dans 3 % des cas ;
  • les membres inférieurs dans 2 % des cas.

Enfin, selon les causes pouvant être nombreuses, on remarque les particularités suivantes :

  • Les organes génitaux peuvent être concernés : la vulve, les zones pileuses des grandes lèvres et les testicules. Ces zones étant couvertes, le carcinome serait alors davantage lié à des anomalies du cycle pilaire.
  • Les mains et la zone anale ne sont presque jamais concernées.

Pour ce qui est du tronc et des avant-bras, les hommes sont un peu plus concernés, les femmes étant plus nombreuses à être touchées aux membres inférieurs.

Bon à savoir : une forte consommation globale d’agrumes augmenterait de 11 % le risque de développer un carcinome basocellulaire, probablement parce que les agrumes sont riches en furocoumarines, qui sont photosensibilisants.

Particularités des différents types de carcinomes basocellulaires

On parle de carcinomes basocellulaires au pluriel car il en existe 5 formes possédant chacune ses spécificités.

Présentation des différents carcinomes basocellulaires

Les 5 types de carcinomes basocellulaires se définissent de la manière suivante :

  • Les carcinomes basocellulaires superficiels ont un excellent pronostic puisqu'ils restent locaux et en surface. Ils sont ainsi les moins agressifs des carcinomes.
  • Il existe également des carcinomes basocellulaires nodulaires qui constituent les formes les plus courantes (78 % d'entre eux). Il s'agit de tumeurs cutanées de risque intermédiaire. Ils peuvent être un peu plus sévères que les superficiels en fonction de :
    • leur localisation (souvent au visage) ;
    • la taille de la tumeur.
  • On trouve également des carcinomes basocellulaires infiltrants qui sont plus largement enfoncés dans la peau. Dans ce cas, l’exérèse doit être suffisamment large pour ne laisser aucune cellule cancéreuse.
  • Il existe aussi des carcinomes basocellulaires sclérosants ou morphéiformes, plus rares (6,2 % des carcinomes basocellulaires) et qui sont souvent une récidive locale d’un carcinome basocellulaire initialement plus classique.
  • Enfin, on peut citer la tumeur de Pinkus consécutive :
    • à une radiothérapie anti-inflammatoire ;
    • ou à des examens radiologiques répétés.

La perle des carcinomes basocellulaires nodulaires

La lésion caractéristique des carcinomes basocellulaires nodulaires est une petite papule de quelques millimètres appelée « perle ». Cette petite tumeur de 1 à 2 mm est :

  • ferme ;
  • bien circonscrite ;
  • indolore ;
  • translucide (non pigmentée) ;
  • parcourue de petits vaisseaux dilatés ;
  • au bord parfois recouvert de petites taches de couleur noire.

Lorsque les nodules sont nombreux, leur ressemblance à de grosses perles, ainsi que la peau devenue fine et tendue rendent le diagnostic plus facile, même si un examen anatomopathologique (au microscope) reste indispensable.

La plaque des carcinomes basocellulaires superficiels

Face à un carcinome basocellulaire superficiel, on retrouvera une lésion sous forme de plaque :

  • rougeâtre ;
  • écailleuse ;
  • ronde ou ovalaire, pouvant atteindre jusqu'à 20 cm de diamètre ;
  • nettement délimitée ;
  • parfois perlée.

Par ailleurs, son lieu de prédilection se situe au niveau du tronc et des extrémités et il n'est pas rare de rencontrer des formes multiples et récidivantes de ce carcinome.

À noter : les carcinomes basocellulaires superficiels ont la particularité de pouvoir se situer également sur des zones gênantes telles que le visage ou le décolleté.

L'épaississement des carcinomes basocellulaires infiltrants

Les carcinomes basocellulaires infiltrants se présentent sous la forme :

  • d'un épaississement de la peau ;
  • ou de tissu cicatriciel.

La lésion présente alors les critères suivants :

  • Elle peut atteindre plusieurs centimètres de diamètre.
  • Elle a une bordure ronde, nette et perlée.
  • Elle comporte une zone centrale de couleur blanche qui est resserrée (atrophique) et cicatricielle.
  • Elle présente parfois quelques petites ulcérations.

Bon à savoir : les carcinomes basocellulaires infiltrants s'observent le plus souvent au niveau de la tête et du cou.

La lésion plate des carcinomes basocellulaires sclérosants

Les carcinomes basocellulaires sclérosants se traduisent par une lésion :

  • plate et aux contours mal limités ;
  • de couleur blanche ;
  • ferme et profonde.

Cette lésion apparaît, elle aussi, principalement au niveau :

  • du visage (autour du nez et des yeux surtout) ;
  • ou du cou.

Elle a tendance à s'étendre :

  • en superficie et en profondeur ;
  • en englobant progressivement la graisse et les muscles du cou.

La lésion dorso-lombaire de la tumeur de Pinkus

La tumeur de Pinkus possède des spécificités qui lui sont bien propres :

  • sa localisation dorso-lombaire ;
  • sa fermeté ;
  • son extension vers l'extérieur (elle ne se développe pas en profondeur) ;
  • sa fixation directe à la peau ;
  • sa couleur proche de celle de la peau ou comprenant quelques discrètes marbrures.

L'évolution relativement lente du carcinome basocellulaire

En l'absence de traitement, les carcinomes basocellulaires progressent lentement, généralement en doublant de taille chaque année. Mise à part cette augmentation de taille, leur évolution est peu marquante puisqu'elle est en apparence anodine et indolore. Dans 25 % des cas, le diagnostic est posé alors que :

  • le carcinome évolue depuis plus de 5 ans ;
  • la tumeur mesure alors plus d'1 cm.

La malignité dépend ensuite du type de carcinome basocellulaire. On peut le récapituler dans le tableau suivant :

Degré de malignité

Type de carcinome basocellulaire

Malignité faible et donc cancers faciles à traiter.

Carcinomes basocellulaires superficiels et carcinomes basocellulaires nodulaires.

Malignité intermédiaire avec des difficultés d'ordre thérapeutique.

Carcinomes basocellulaires sclérosants.

Malignité élevée avec des risques de récidive de cancer de la peau sous une forme invasive.

Carcinomes basocellulaires infiltrants.

Bon à savoir : quelle que soit l'évolution d'un carcinome basocellulaire, on n'observe jamais de régression spontanée.

Formes évolutives particulières du carcinome basocellulaire

Les carcinomes basocellulaires ont rarement tendance à dégénérer spontanément. Néanmoins, si le patient reste négligent ou le traitement inadapté, ils sont susceptibles d'évoluer vers :

  • un carcinome basocellulaire térébrant, c'est-à-dire un carcinome ulcéreux avec d'importantes nécroses cutanées pouvant aller jusqu'à :
    • perforer les os du crâne,
    • détruire les vaisseaux du cou,
    • entraîner des morts par hémorragies ou des méningites fatales ;
  • un carcinome basocellulaire métastatique de façon exceptionnelle (moins de 0,01 % des cas) :
    • touchant les poumons et les os,
    • se compliquant d'un carcinome térébrant ou récidivant.

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